Des agents CHAT-GPT pour simuler les interactions sociales

Qui se souvient du jeu Little Computer People sorti en 1985 sur Amstrad CPC ?.

Litte Computer People

Little Computer People : Jeu vidéo sorti en 1985

Dans ce jeu, on pouvait voir évoluer un homme et son chien dans leur maison et interagir avec eux en leur donnant des consignes précises (« va allumer la télé », « va promener le chien ? »), le personnage animé faisait également quelques « routines » quand vous ne lui donniez pas d’ordres en allant vider les poubelles.

Ce jeu a établit les bases d’une nouvelle forme d’interaction avec le joueur et a permis la création d’un succès mondial: Les Sims.

Afin de reprendre cette analogie, des scientifiques de l’Université de Stanford ont créé un environnement pixellisé permettant, via des « agents » de simuler les possibles interactions sociales entre personnages.
Ils ont ainsi bâti une mini ville (SmallVille) avec 11 types d’habitations (pharmacie, collège, etc ..) ainsi que des personnages qui ont été générés et qui sont « suivis » par une intelligence Artificielle.

Une ville et ses habitants générés par CHAT-GPT

Chaque personnage a une « vie » unique qui est décrite par un synopsis rédigé en langage naturel. Les scientifiques utilisent pour l’occasion Chat-GPT (Version 3.5 Turbo) pour générer la genèse de chaque personnage et définir par la suite, leurs interactions possibles.
Par exemple on définit John comme suit: « John est un pharmacien qui aime aider les autres. Il est marié à Lin qui est professeur au collège. Son meilleur ami est Fred… ».

Chaque personnage peut ensuite interagir avec d’autres en utilisant les technologies basées sur LLM (Large Language Model) qui permet ainsi de simuler des « conversations » plausibles en tenant compte de la « vie » propre de chaque personnage.
L’humain peut également intervenir dans ce monde, en proposant d’échanger avec un des personnages et provoquer par la même occasion des réactions de colère, surprise ou tristesse.

Une simulation de routines par CHAT-GPT

Un exemple de routines quotidiennes

Les scientifiques ont intégré dans leur modèle la notion de « souvenirs ».
C’est à dire qu’un personnage peut se rappeler qu’il a déjà croisé un ami par exemple ou se souvenir d’une conversation effectuée quelques jours plus tôt. Cette notion impacte également l’environnement puisqu’un personnage peut agir avec des objets et donc échanger avec d’autres agents pour faire du troc.

 

Bien entendu, certaines limitations sont apparues. Le nombre de lieux et de personnages complexifiaient le stockage de « la mémoire » et rendaient certaines conversations non productives. Les chercheurs ont du mettre également des garde-fous pour que les interactions restent dans « l’environnement Smallville ».

En étudiant le comportement de leur « population », les scientifiques ont pu néanmoins découvrir des interactions qu’ils ne soupçonnaient pas et qui auraient été compliquées de réaliser avec une population « humaine ». En introduisant des événements dans leur environnement « bac à sable », ils peuvent ainsi simuler des attaques terroristes, des propagations de virus.

Une sorte de super pouvoir qui rappelle un autre jeu: Populous.

 

Rémy Poulachon

#chatgpt